Le témoignage d’une mâchoire coincée !

 

Je m’appelle Jérômine et j’ai 13 ans.

 

écris-le : juin 2010

Je suis comme le dit si bien ma mère, une boule d’émotion.

En cours ou partout ailleurs, je renferme mes émotions en particulier le stress. Voici dans quel état se trouve mon corps :
La peur me fait serrer les dents jour et nuit, à tel point que ma mâchoire se déboîte et se coince. Parfois même, je ne peux plus manger. Mon sourire se crispe et je n’arrive plus à articuler mes phrases. Chaque fois que je croque un aliment, j’entends mes mandibules se déboîter et reprendre place.

Et si encore, le stress ne faisait que cela.

Ma démarche n’est plus la même. Mon dos se creuse et mes épaules ont la fâcheuse tendance à se mettre en avant. Je craque de partout ! J’ai aussi de soudaines douleurs qui surgissent.
Tout mon corps est sous pression. Chaque partie est aussi dure que de la roche. Lorsque je mets les bras le long de mon corps, ceux-ci sont poussés par la pression et se mettent en avant. Il est impossible pour moi, de les laisser le long de mes cuisses.

Bref, en résumé, mon corps gère une pression beaucoup trop forte et finit par craquer. Il prend donc des attitudes anormales.
J’étais loin de penser que le problème de ma mâchoire pouvait entraîner toutes ces choses. Je suis donc allée voir ma dentiste qui m’a conseillé de rencontrer un spécialiste : Monsieur Quilliou.

 

C’est un personnage très intéressant qui est passionné par le métier qu’il pratique. Il m’a donné des gouttières à porter jour et nuit.
Se sont deux morceaux de « plastique » durs que l’on met de chaque côté, sur les molaires du fond. Leur surface est légèrement en relief, ce qui empêche de fermer la bouche. Si ça peut en rassurer certains, celles-ci sont transparentes, elles passent inaperçues. Les gouttières ne font pas mal non plus.

En peu de jours, mon sourire crispé redevient comme avant. Mes épaules commencent à se remettre en place et ma mâchoire craque de moins en moins.

Et à oui !! Attention. Je dis en peu de jours, mais cela peut durer des semaines. Moi j’ai eu de la chance ! Mon corps s’est très vite adapté aux gouttières et fait de grands progrès. Vous, il se peut que cela mette plus de temps avant de voir les premières progressions.

Il faut juste de la patience et faire les exercices imposés. Parce qu’il y a du travail!!!
Sinon ce serait trop facile.

 

Le premier exercice que j’eus à faire, fut de mettre les pieds parallèles. Je préviens, ce n’est pas si facile. Au début, vous aurez la désagréable sensation d’avoir les pieds tournés vers l’intérieur. Si vous le faites, c’est votre dos qui sera content. Plus de douleur !! Les vacances !! mais je répète, ne pas se dégonfler.

En suite, j’ai eu en plus des autres, des gouttières de nuit. Celles-ci sont en plastique mou. Un peu comme les protèges dents des rugbymen, avec de gros bouts de plastique au niveau des molaires. Surtout, ne pas s’inquiéter, cela ne fait pas mal du tout et vous pouvez dormir sans gêne dès la première nuit.

J’ai également reçu de nouveaux exercices à faire. Des étirements cette fois, Monsieur Quilliou m’en a donné trois précis. Il faut les faire tous les soirs. Je conseille de le faire avec votre famille pour deux choses :
-L’une parce que cela ne leur fera pas de mal.
-Et deux, parce que c’est plus marrant et cela encourage à les appliquer.

Aussi, il est très recommandé de faire des massages. D'en recevoir, mais aussi d'en faire. Le mieux est de masser ½ heure un membre de votre famille qui va à son tour vous masser ½ heure.
Pour l’instant, toutes ces méthodes fonctionnent bien mais je crains que je ne puisse vous en dire plus. Je ne suis pas retournée voir monsieur Quilliou et il est trop tôt pour vous dire si tous ces exercices font effet. Alors, il ne manque plus que de la patience et nous verrons bien.

Ah oui, aussi ! Surtout j’avais oublié. Les gouttières ont des avantages, mais aussi des inconvénients. Vous pourrez ressentir des choses bizarres. Avoir d’un coup un picotement aux jambes ou, des sautes d’humeur.

Moi, par exemple, je me suis mise à pleurer sans savoir pourquoi. Pourtant, au fond de moi, j’étais triste. Et pratiquement tous les soirs, je pleurais. Ce sont les effets des gouttières. J’avais stocké toutes mes émotions pendant une éternité et d’un coup, mon corps se relâche et tout se vide. Tous mes sentiments explosent comme si on venait de les sortir de prison après y avoir été si longtemps enfermés.

Chacun a sa réaction. Je tenais juste à vous prévenir.

Voilà, je crois que j’ai tout dit. Je vous raconterai plus tard, si tout s’est remis en place. Ça a l’air bien parti pour.

 

Mlle Jérômine